Voici les tarifs dans le secteur de la traduction

Il n’est pas facile d’établir le prix exact d’une traduction, car Internet donne des résultats très différents selon les traducteurs ou les agences. Donc, si nous voulons vraiment savoir combien une traduction peut coûter, nous devons connaître tous les facteurs qui peuvent influencer le prix final.

1. GRILLES DES TARIFS

Proz  : Voici la moyenne des tarifs pour tous les profils Proz, dans une combinaison linguistique donnée.

2. Tarif minimum pour une traduction générale (facile)

La formule la plus couramment utilisée est de fixer un prix par mot, pour chaque combinaison linguistique. 0,07 euro estle tarif minimum pour un service de traduction non technique et entre 2 langues fréquemment utilisées. Mais certains clients ne sont généralement pas d’accord et cherchent moins cher. Cela conduit à une concurrence déloyale dans le secteur, puisqu’un traducteur inexpérimenté et craignant de ne pas être choisi, aura tendance à baisser les prix.

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Fixer un prix par mot, pour chaque combinaison (Image : Pixabay – Bru-nO)

3. Les traducteurs sans expérience

Ceux qui débutent leur carrière de traducteur – me demandent souvent quels tarifs ils devraient fixer pour leurs services de traduction. Mon conseil est d’oublier le marché pour un petit moment. Je ne vais certainement pas dire à un débutant de se faire payer 0,10 € le mot, dès qu’il finit ses études, à moins qu’il ne maîtrise bien le sujet et possède certaines compétences qui lui permettront d’ajouter de la valeur à son service. Mais je ne lui dirais pas de facturer 0,04 €, pour ne pas avoir d’expérience non plus. Dans cette première étape, il faut considérer qu’un prix un peu moins élevé est compensé par l’expérience acquise, MAIS cela ne veut pas dire qu’il faut accepter une misère pour ne pas avoir l’expérience.

4. Les traducteurs avec de l’expérience

Un traducteur avec des années de service, peut se permettre de fixer des prix plus élevés qu’un jeune traducteur. Le prix d’une traduction est déterminé par l’expérience du traducteur, sa formation, son niveau de spécialisation, les conditions dans lesquelles la traduction est effectuée, le pays où l’activité est déclarée, etc. Un novice ne peut pas facturer comme un traducteur qui travaille dans cette profession depuis 20 ans. Toutefois, cela ne signifie pas que la différence de prix soit énorme.

5. Les facteurs qui font monter le tarif 

Plusieurs facteurs peuvent faire varier le prix d’un mot. Les plus courants sont les suivants :

  • DIFFICULTÉ DE LA LANGUE : Il faut garder à l’esprit que le prix des mots traduits de l’anglais vers le français, sera inférieur à celui du français vers le norvégien (à partir de 0,12 € / mot). Ainsi, une traduction entre deux langues fréquemment utilisées, coûtera toujours moins cher qu’une traduction entre des langues moins utilisées.
  • TRADUCTIONS TECHNIQUES : Tout comme il y a des langues plus difficiles à traduire, il y a aussi des textes qui exigent un niveau d’expérience plus élevé. Il s’agit de textes techniques, qui ne peuvent être traduits que par des traducteurs ayant une connaissance approfondie de la discipline qu’ils traitent. Dans une traduction avec une terminologie spécialisée, le temps de documentation augmente, tout comme le travail du traducteur pour assurer la qualité et réduire la production de mots à l’heure. Ce barème passe de 0,03€ à 0,07€ / mot et plus, au-dessus du tarif minimum professionnel (c’est à dire entre 0,11€ et 0,20€ / mot). On ne peut pas parler d’un prix fixe pour les spécialistes, parce que cela dépend du type de spécialité.
  • FORMAT DU DOCUMENT : Un fichier Word simple à mettre en page, n’implique pas le même travail que la mise en page d’un document PDF … Il s’agit d’un service supplémentaire.
  • TRADUCTIONS URGENTES : Une traduction urgente oblige le traducteur à accélérer le rythme de travail pour réduire les délais de livraison et à arrêter d’autres projets pour donner la priorité à cette traduction. La plupart des traducteurs ajoutent un supplément (entre 20-25% du prix de la traduction), pour les livraisons urgentes.
  • TRADUCTIONS ASSERMENTÉES : Ce type de document nécessite un cachet officiel et doit être signé par un traducteur autorisé à le faire. Les traductions assermentées ne peuvent pas être faites par n’importe quel traducteur, de sorte qu’elles sont généralement beaucoup plus chères que les traductions non assermentées.

6. Le tarif minimum pour un projet

Vous pouvez facturer un prix minimum (exemple : 13 €), même si cela ne correspond pas au coût par mot de la traduction. Tout projet de traduction nécessite l’échange de plusieurs email ou appels entre le traducteur et le client. Ainsi que de la gestion (faire un devis, facturer, vérifier le paiement, passer les écritures comptables etc).

Pour les traductions assermentées, il est aussi d’usage de facturer un tarif minimum, quelle que soit la brièveté du texte. Ce prix minimum se situe entre 30 et 35€ pour couvrir le sceau du traducteur qui reconnaît le document comme officiel et confirme que la traduction conserve la signification exacte de l’original.

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Il faut adapter son tarif selon le pays du client (Image : Pixabay – Geralt)

7. Le pays du client

Nous devons nous adapter aux tarifs de chaque pays, qu’ils soient élevés ou très bas pour la France. Dans chaque cas, vous devrez faire une étude de marché pour savoir comment facturer une traduction dans ce pays.

Comment se renseigner sur ces tarifs ?  Les associations de traducteurs du pays concerné, seront certainement en mesure de vous fournir des conseils, ainsi que d’autres collègues français travaillant pour des clients dans ce pays.

8. Les projets du moment

Nous savons tous que le travail indépendant est parfois abondant et parfois rare, cela se produit par vague. Malheureusement, lorsque le travail est minimal, on a tendance à être plus souple en ce qui concerne les tarifs. Si on me demande une traduction quand je travaille sur d’autres traductions, j’ai tendance à demander un tarif plus élevé, probablement parce que je ne me soucie pas trop s’ils ne l’acceptent pas. Cela m’a permis de découvrir que certains clients peuvent accepter des tarifs plus élevés que je ne le pensais, surtout à l’étranger. En revanche, quand je n’ai pas de projet de traduction depuis des jours, je propose mon tarif minimum, jamais moins.

9. Le type de client

Un client direct, avec qui vous traitez sans intermédiaire, vous paiera généralement plus qu’un client qui passe par une agence de traduction comme intermédiaire. Non pas parce que le client paie nécessairement un prix inférieur, mais parce que l’agence conserve un pourcentage des bénéfices. Pour cette raison, les agences ont tendance à faire appel à des traducteurs qui facturent moins cher, car moins le traducteur demande, plus la marge qu’ils peuvent obtenir est élevée.

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Conseils pour calculer son tarif (Image : Pixabay – FirmBee)

10. Comment calculer son tarif

ANALYSER SES DÉPENSES : Internet, téléphone, loyer, charges, assurances, vêtements, voiture, nourriture, loisirs, achats, vacances etc. La somme de toutes ces dépenses est le minimum que vous devez facturer (après impôts), pour couvrir les coûts de votre activité et maintenir votre niveau de vie. Vous devrez doubler ce montant pour vous fixer un objectif de chiffre d’affaires par an.

CALCULER LE NOMBRE D’HEURES : Pour une moyenne de 2200 mots / jour à 0,09 € le mot (traduits et relus) = 198 €. Si vous travaillez 7 heures par jour, votre tarif à l’heure sera de 28 € / heure. Pour une moyenne de 3000 mots / jour à 0,08 € le mot (traduits et relus) = 240 €. Si vous travaillez 8 heures par jour, votre tarif à l’heure sera de 30 € / heure.

CALCULER SON TARIF / MOT : Qui variera selon les facteurs (voir plus haut) et cela dépendra aussi de votre productivité par heure.

  • 28€ / heure : 350 mots / heure = 0,08 € (Traduction générale)
  • 30€ / heure : 350 mots / heure = 0,085 € (Traduction générale)
  • 28€ / heure : 250 mots / heure = 0,11 € (Traduction technique)
  • 30€ / heure : 250 mots / heure = 0,12 € (Traduction technique)
  • 28€ / heure : 250 mots / heure + 20% = 0,13 € (Traduction technique et urgente)

Ce ne sont que des exemples, car le nombre de mots traduits par jour dépend : de la paire de langues ; de la qualité de la rédaction du texte source ; de la complexité du texte ; de la connaissance du domaine ; de la maîtrise des deux langues, de la dactylographie et des outils informatiques ; de la culture générale, de l’expérience et de la mémoire du traducteur ; de l’ergonomie du poste de travail ; des conditions de travail etc…

11. Quelques questions à se poser 

  • Mes tarifs sont-ils réalistes et concurrentiels ?
  • Sont-ils (beaucoup) plus élevés ou plus bas que les tarifs habituels du marché ?
  • Pourrais-je facturer plus cher ?

Pour répondre à ces questions, vous devez analyser la concurrence, découvrir ce qu’elle offre et les prix qu’elle applique.

12. Pourquoi, travailler pour une misère est mauvais pour vous ? 

Le problème avec les tarifs bas, n’est pas seulement qu’il faut travailler davantage pour gagner sa vie. Après tout, le travail n’est pas seulement une question d’argent. Il s’agit aussi d’obtenir de la satisfaction de ce que vous faites, de vous établir en tant que professionnel et de faire des choses que vous aimez et dont vous pouvez être fier.

En mentionnant les fameux 0,03€ et 0,04€/mot, cela ne vaut pas la peine de se consacrer à la traduction à plein temps, car pour gagner 1 600 euros/mois à 0,04 euro, il faut faire 40 000 mots. Ensuite il faut soustraire les cotisations, impôts, dépenses professionnelles et personnelles etc.

Pyramide des prix dans la traduction. Quel est votre rang ? (Article)

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If you pay peanuts, you get monkeys! – James Goldsmith

13. CONSEILS PRATIQUES 

  • Si vous cassez les prix, c’est votre choix, mais vous devez savoir que cela ne vous aidera pas à avancer professionnellement.
  • Certaines agences ne se soucient pas de votre expérience : si elles ne peuvent pas payer plus de 0,05 € par mot, elles ne le feront pas. Même si vous avez traduit pendant 20 ans, parce qu’il y aura toujours des traducteurs avec 2 ans d’expérience qui accepteront ce tarif.
  • Apprenez à dire non à tous les projets qui ne répondent pas à vos exigences. Contrairement à ce que l’on peut penser, un refus motivé est un symptôme de professionnalisme envers le client.
  • Avant d’accepter un projet, essayez de recueillir des informations qui vous permettent de vérifier le sérieux et la solvabilité du client. Article : 5 conseils pour éviter les non-paiements
  • Contrôlez à tout moment la comptabilité de chaque compte client et, surtout, les impayés de chaque projet. Surveillez les délais et vérifiez les virements.
  • Si le paiement n’a pas été fait, communiquez immédiatement avec le client pour connaître l’état du paiement. N’attribuez pas automatiquement tout retard à la mauvaise foi du client, mais soyez ferme dans votre demande de paiement.
  • Si un prix n’est pas acceptable pour vous, ne compromettez pas la qualité de ce projet pour le rentabiliser (c’est-à-dire : traduire à un rythme vertigineux, ne pas réviser votre travail autant de fois que nécessaire…).
  • Lorsqu’un client n’est pas rentable, il est temps de commencer à en chercher un autre.

CONCLUSION

Les tarifs dans le secteur de la traduction dépendent de nombreux facteurs et ne sont en aucun cas fixes. Essayer de maintenir des tarifs décents devrait aider le marché de la traduction, mais il y a beaucoup de marge de manœuvre pour passer de la théorie à la pratique. Mon meilleur conseil est de ne pas attendre de recevoir une commande pour commencer à étudier les tarifs et apprendre à facturer ou à établir un devis. De plus, il est important de valoriser votre temps et votre travail, car cela sera remarqué lorsque vous offrirez vos tarifs.

Publié par Charlyne

Rédactrice web et traductrice (EN/ES/IT > FR). Je suis passionnée par la traduction, les langues et l'écriture. Dans ce blog, vous trouverez mes idées et réflexions en tant que traductrice et rédactrice professionnelle.

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